Comment durer dans le football : Benjamin Nivet livre ses secrets à Unisport
A 42 ans, Benjamin Nivet parcourt la France chaque vendredi pour tenter de faire remonter Troyes en Ligue 1. Comment fait-il pour rester performant malgré un âge où tous les footballeurs ont déjà raccroché les crampons depuis bien longtemps ? Le meneur de jeu de l'ESTAC livre ses secrets à Unisport.
"Pour moi le plus important est de ne jamais m'arrêter. Depuis trois ans, chaque semaine, je n'oublie pas les exercices de renforcement musculaire au niveau des jambes. L'idée est que les muscles soient toujours toniques, une tonicité qui se perd lorsqu'on vieillit. Chaque matin, j'arrive assez tôt au stade pour faire du gainage pendant une dizaine de minutes et environ 500 abdos. Si je joue, je me fais masser deux jours avant et le lendemain de la rencontre. Pendant la séance d'entraînement, je n'en fais pas plus qu'avant, il faut que ce soit bien dosé. Une séance par jour me suffit. Pendant mon temps libre, ça m'arrive de faire du vélo, pendant une trentaine de minutes, pour mieux récupérer".
L'important est de se sentir bien dans sa tête tout en s'octroyant des plaisirs. Je n'ai jamais eu une vie de moine
La préparation invisible
"Avec les années, je fais encore plus attention à mon alimentation. Je ne mange pratiquement plus de sucre. Le matin, je privilégie les protéines : omelette, jambon, noix, fromage blanc, céréales aux fruits. Le midi, je mange beaucoup de légumes avec de la viande, du poisson et des féculents de temps en temps. Je fais aussi très attention à mon sommeil. Si je dors 8h, c'est parfait. Si j'en ai besoin, je fais des siestes de quinze minutes. En dehors du football, je vis quand même. Par exemple, le lundi, j'aime bien jouer au golf, marcher, m'aérer l'esprit. Je ne m'interdis pas de boire un verre de vin rouge si j'en ai envie. Même après un match. L'important est de se sentir bien dans sa tête tout en s'octroyant des plaisirs. Je n'ai jamais eu une vie de moine".
"Je n'ai jamais été fan des mises au vert, surtout la veille d'un match. Je préfère dormir chez moi. A l'hôtel, j'ai toujours eu du mal à bien trouver le sommeil. Ce n'est pas lié à mon âge. A part ça, j'aime toujours autant la vie de groupe et de vestiaire. Cette vie collective et le plaisir sur le terrain sont mes sources de motivation".
C'est enrichissant de vivre avec des jeunes de la nouvelle génération. Après c'est vrai que je suis en décalage sur certaines choses. Par exemple, au niveau des goûts musicaux, je suis complètement dépassé
Trouver sa place auprès des jeunes
Certains joueurs ont 20 ans de moins que moi. Mais je dois m'adapter à la vie de groupe. Ça me permet de rester jeune dans ma tête. J'ai même parfois l'impression d'être encore un gamin. C'est enrichissant de vivre avec des jeunes de la nouvelle génération. Après c'est vrai que je suis en décalage sur certaines choses. Par exemple, au niveau des goûts musicaux, je suis complètement dépassé (rires). Je suis père de trois grands enfants et les jeunes du groupe peuvent s'appuyer sur moi car j'ai envie de les voir réussir. Je suis à leur écoute. Aujourd'hui, les jeunes ont peut-être d'autres centres d'intérêt ou une autre façon de vivre que nous à l'époque, mais à Troyes, je les trouve très respectueux".
Crédit photos : ESTAC.FR